Multigénomique

L’alimentation personnalisée offre aux patients des recommandations diététiques basées sur les caractéristiques de leur constellation génétique héréditaire et de leur mode de vie.

L’interprétation de cette information génétique individuelle ainsi que les  recommandations nutritionnelles sont appuyées sur des d’études scientifiques, comme la nutrigénétique et la nutrigénomique.

La nutrigénétique explore les effets de l’hérédité sur la réponse de la personne à un nutriment particulier ou à un type d’alimentation, et comment cela affecte le métabolisme, la santé et le risque de maladie.
La nutrigénomique se concentre sur les nutriments ou sur les composants bioactifs non alimentaires, tels que les inhibiteurs d’enzymes retrouvés dans l’alimentation, affectent l’expression génétique, le métabolisme, et la santé en général.

L’alimentation personnalisée a pour but d’optimiser le régime d’un sujet afin de prévenir les maladies chroniques, telles que les maladies cardiovasculaires, le diabète, le cancer, les troubles gastro-intestinaux, gynécologiques ou neurologiques ou psychiatriques de type dépressive.
Cependant, l’adhésion à des recommandations personnalisées reste un défi complexe pour les patients.

Le conseil en alimentation personnalisée peut offrir à chacun un conseil adapté et réalisable dans les choix alimentaires et de compléments alimentaires spécialisés.

L’utilisation d’une signature génétique a permis aux scientifiques canadiens de diagnostiquer cette affection dangereuse dans l’heure (liée traumatismes) et de démontrer l’action de la psychothrapie au niveau moléculaire

Le stress traumatique est lié à un risque accru de survenue de nombreuses maladies, dont le cancer.

Des chercheurs allemands viennent de confirmer dans une étude les effets spécifiques sur l’ADN et de trouver des indications selon lesquelles la psychothérapie pourrait réparer les lésions.

L’étude a été publiée dans la revue « Journal of Psychotherapy and Psychosomatics ».

Dans cette étude, des chercheurs des universités de Constance et Ulm ont comparé 34 personnes présentant un syndrome de stress post-traumatique (SSPT) et 31 témoins, dont 11 avaient connu des traumatismes et 20 étaient en bonne santé.

L’étude a clairement montré que les patients présentant un SSPT et ceux ayant connu des traumatismes affichaient un taux de lésions de l’ADN plus important que les témoins.

Toutefois, en cas de SSPT, la capacité de réparation des lésions à simple brin était intacte.

Dans une deuxième étude, 38 personnes présentant un SSPT ont été réparties au hasard entre un groupe de traitement et un groupe témoin.

L’étude a prouvé que la psychothérapie était non seulement capable d’inverser les symptômes du SSPT, mais également l’accumulation des lésions de brins d’ADN.

Les résultats de l’étude ont montré, pour la première fois dans un organisme vivant, non seulement une association entre le stress traumatique et les lésions de l’ADN, mais aussi l’effet de la psychothérapie au niveau moléculaire, ont déclaré les auteurs.

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L’accompagnement Psycho-Pharmacologique.

Parler ou prescrire ?

Les éditorialistes de JAMA Psychiatry commentent une publication [1] consacrée à l’évaluation de 61 méta-analyses (portant sur 852 essais cliniques et plus de 137 000 participants) afin de comparer l’efficacité des interventions psychothérapeutiques ou pharmacologiques (avec groupes de sujets-contrôles) et l’impact des monothérapies à celui des traitements combinés.

Une « lacune importante » de ces méta-analyses concerne le « manque d’informations sur des patients individuels. »

Les données présentées restent en effet des moyennes incluant à la fois des patients qui répondent aux traitements et d’autres améliorés seulement à la marge, ou même dont l’état s’aggrave.

Les auteurs estiment qu’il faudrait des méta-analyses « de nouvelle génération », susceptibles d’intégrer cette hétérogénéité et d’assurer entre les divers essais thérapeutiques une meilleure compatibilité facilitant des comparaisons mieux justifiées.

La psychiatrie souffre, rappellent-ils, de « l’absence d’étiologies connues » comme de la faible disponibilité ou de la médiocre fiabilité de « critères prédictifs. »

Néanmoins, ce type d’études renforce l’idée que les traitements proposés en psychiatrie (médicaments et psychothérapies) « ne sont pas pires que dans d’autres spécialités médicales. »

Toutefois, les recherches futures devraient combler certaines insuffisances persistantes.

Par exemple, on manque de méta-analyses destinées aux « troubles de la personnalité autres que les personnalités borderline », comme de travaux sur les « troubles du contrôle de l’impulsivité autres que la trichotillomanie » ou les « addictions autres que l’alcoolisme ou la dépendance aux opiacés. »

Quant à répondre à la question précise, « faut-il privilégier la parole ou le médicament ? », les auteurs considèrent cette opposition inutile, dans la mesure où les patients peuvent répondre aussi bien aux psychothérapies qu’aux traitements pharmacologiques, et qu’il faudrait ainsi « encourager des stratégies thérapeutiques associant ces deux démarches », dans la perspective de nouveaux essais requis pour « mieux comprendre l’efficacité relative des interventions » médicamenteuses et psychothérapeutiques, utilisées seules ou de façon combinée.

[1] M Huhn et coll.: Efficacy of pharmacotherapy and psychotherapy for adult psychiatric disorders: a systematic overview of meta-analyses [published online April 30, 2014]. JAMA Psychiatry. doi:10.1001/jamapsychiatry.2014.112.

Dr Alain Cohen

Références

Correll CU et Carbon M : Efficacy of pharmacologic and psychotherapeutic
interventions in psychiatry. To talk or to prescribe: is that the question? JAMA Psychiatry, 2014 ; 71 : 624–626.

Des effets plastiques du lithium à petite dose dans les troubles de l’humeur

On a remarqué que le lithium peut « contrecarrer les perturbations induites par le stress et promouvoir la neuroplasticité. »

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Par exemple, des études sur des modèles animaux ont montré que des rats soumis à une contrainte d’immobilisation prolongée (chronic restraint stress) présentent, comparativement à des sujets-contrôles, une altération neurologique (raccourcissement des dendrites dans l’hippocampe) et que le lithium est « capable de normaliser ces anomalies » en promouvant la neuroplasticité par la régulation du système glutamatergique et des composants du cytosquelette.
Analysant la littérature médicale consacrée au lithium, deux chercheurs en neuroendocrinologie confirment le rôle bénéfique du lithium sur la neuroplasticité, un mécanisme sous-tendant son intérêt thérapeutique dans les troubles de l’humeur.
Les auteurs estiment que l’apparition des troubles de l’humeur peut « refléter une incapacité du cerveau à répondre correctement après un stress » au cours duquel des changements dans certaines régions peuvent se « verrouiller », en raison d’une perte de la neuroplasticité.
Or le lithium peut améliorer cette plasticité neuronale par plusieurs mécanismes moléculaires, explorés dans des modèles animaux et dont un « nombre croissant d’études d’imagerie cérébrale » tendent à confirmer la mise en œuvre, également dans le cerveau humain.
Le premier mécanisme d’action identifié du lithium concerne l’inhibition de l’enzyme glycogène synthase kinase 3 (GSK3) : il existe deux gènes codant la GSK3 (a et b), pouvant être tous deux réprimés par le cation Li+, en compétition directe avec le cation magnésium (Mg++) pour la liaison à l’ADN.
Cependant, aux doses thérapeutiques, cette compétition directe joue probablement un rôle mineur, et des expériences in vitro suggèrent que « la principale méthode d’inhibition de la GSK3 » consiste plutôt dans une phosphorylation à proximité de la sérine-21 de l’extrémité N-terminale de la GSK3a, et de la sérine-9 dans l’isoenzyme GSK3b.
En résumé, chez les patients avec des troubles thymiques, les auteurs considèrent que le lithium est capable d’améliorer la symptomatologie clinique en soutenant la neuroplasticité, et en contribuant à « débloquer » la mauvaise adaptation du cerveau aux stress.
Dr Alain Cohen
Références
Gray JD et McEwen BS.: Lithium’s role in neural plasticity and its implications for mood disorders. Acta Psychiatr Scand 2013: 128: 347–361.